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quatre vingt dix jours
29 mai 2009

Texte d'introduction

Minoh, Stockholm, Pitsanulok, Joburg, Ho chi minh ville, tant de lieux, tant de gens, tant de souvenirs... Pour Maxime comme pour moi, ces noms de villes aux consonances lointaines évoquent à jamais nos moments de vie les plus forts, marqués par d'innombrables rencontres, par l'inattendu et la curiosité réciproque, par les surprises gustatives et les échanges spontanés.

J'étais à Los Angeles lorsque Maxime atterrissait pour la première fois au Vietnam, je goutais mes premiers koksisters à Stockholm lorsqu'il ralliait Tokyo à Hirakata en vélo. Nous aurions pu nous croiser à l'aéroport d'Eathrow, ou celui de Kuala Lumpur, moi avec mes bagages et lui avec son éternel sac à dos , entre deux avions. Nous aurions pu échanger quelques phrases et quelques verres dans un café à l'autre bout du monde, écrasés par la chaleur et nous aurions pu vous faire le coup de la carte postale exotique... Mais c'est finalement à Besançon, que nous fîmes connaissance. Et comme deux nomades de cœur et d'expérience, en transit entre mille vies, c'est là que nous nous reconnûmes.
L’un et l’autre nous sommes des observateurs, des habitués des départs déchirants et des retours où tout a changé, des grognons aussi (ce travers tellement français!) devant nos contemporains, ces gens qui se meuvent sans jamais vraiment voyager.
Avec le recul, cette amitié semblait tomber sous le sens.


Alors aujourd'hui, ce livre l'atteste, quoi de plus naturel que cette correspondance écrite et dessinée? Correspondance au sens d’un échange épistolaire, lui au Japon, moi ici, à Besançon.

 

Dans ce curieux livre, qui parle donc du Japon bien sûr, mais aussi de la Franche Comté et de sa belle capitale, parfois l’écrit répond aux dessins, parfois il s’en inspire, simplement comme lorsqu’une lettre en amène une autre sans qu’il y ait nécessairement de réponse à proprement parler, mais juste le désir d’établir un continuum de réflexions et de témoignages comme pour abolir une immense distance.

Mais il arrive aussi que le deuxième sens du mot correspondance se fasse jour, comme lorsqu’on dit de deux pièces d’un puzzle qui s’ajustent, qu’elles correspondent parfaitement l’une à l’autre.

 

Parfois aussi il évoque ce que Glissant appelle le « Toutmonde », ce monde archipel si créolisé qu’il est bien difficile de le penser aujourd’hui dans de simples termes exotiques.

Il évoque l’âpreté de cette problématique si contemporaine de l’inassignable, mais comme on le ferait entre amis autour d’un verre de saké ou de savagnin. Ici ou là bas.

L’identité du breuvage comptant moins que le sentiment qui lie les convives.

Et si c’était cela le secret de cette entreprise ?

 

LD & MP

 

 

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Commentaires
D
"ces gens qui se meuvent sans vraiment voyager": <br /> cela me semble un brin condescendant; le lecteur que je suis, se sent un peu jugé.....<br /> Vois si tu peux induire la même idée, mais d'une façon moins accusatrice. Enfin, c'est mon sentiment.<br /> Bonne introduction en tout cas qui nous met en appétit. Comment est la suite ?<br /> Affectueusement.
quatre vingt dix jours
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