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quatre vingt dix jours
20 juin 2009

J'aime bien la manière dont tu figes les postures

J'aime bien la manière dont tu figes les postures détendues des gens qui somnolent .Dans le metro, sur un banc, alanguis sur une chaise,peu importe en fait.Partout la même candeur, la même fragilité, comme si l'humain fuyait la bête qu'il sait hélas si souvent être, en dormant. Paisibles, sans défense, les paupières closes, des êtres s'abandonnent à ton regard éveillé. Mais où sont ils quand ils dorment ? Sont ils encore là où tu les dessines ou sont ils vraiment dans leurs rêves les plus noirs ou les plus déchainés? Comment croire encore en leur présence lorsqu on les sent tellement ailleurs... Pour un peu on dirait qu'ils voyagent. Rêves tu comme eux ? Pour te le dire un peu bêtement: ne serais tu pas en train de rêver le Japon ? Ou du moins de confirmer par tes dessins ce que tu as si souvent imaginé, espéré, songé ? Je t ai tant de fois écouté concevoir ce voyage que j'imagine qu il y a un peu d'autoportrait chez tes somnolents. Ton japon comme ton rêve se déploit à mesure de l'avancée de ton sommeil et tu dessines comme on cherche des confirmations. Oui c'est bien cela que tu avais rêvé:ce mélange de modernité et de tradition ces scenes de rue des foules asiatiques et ces recoins perdus où la megalopole devient village, ces impasses à vélo abandonné où l'on se sent si seul parfois, ces jeunes filles en mal d'exotisme français et ces consommateurs qui semblent si totalement indifférents à ta présence . Tu en parlais souvent comme on cauchemarde à voix haute de ce Japon là et ton voyage est venu pourchasser ce Cipango qui hantait jusque tes nuits les plus intimes pour le saisir enfin au coeur de la page. Aussi si j'osais je ne parlerais plus de tes cahiers que comme des carnets de desseins.
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Commentaires
M
On vous sent en tous cas tous pour le moins inspires par ces toits! Qu'ils appellent au calme ou renvoient a des moments de nostalgie profonde, je ne peux que constater le resulat, Ca ne vous laisse pas indifferents! J'en suis ravi!
M
dites donc c'est à celui qui sera le plus triste, tu m'avais pas dit que le but était de faire pleurer tes admirateurs. C'est vrai que moi aussi je peux parler des toits de Perpignan et alors là je vous en parle pas! <br /> Un regard sur les toits depuis mon toit (en terrasse) c'était la vue sur les détails, puis sur le global et enfin sur l'horizon; la fuite du regard, la sensation du mouvement du temps qui avance et qui recule; une approche visible qui matérialise notre petite réalité en face du temps.
D
Et puis ceux d'un petit village du Haut-Doubs que je regardais la nuit quand il neigeait dans le silence, éclairés juste par la lumière du clocher, avant de m'endormir,<br /> que lorsque je les regardais, je sentais déjà qu'un jour proche, je ne pourrais plus les voir sous cet angle-là. <br /> Ce pourrait être un dessin de TOI.<br /> Il pourrait s'intituler : "Pourquoi aller si loin"
D
Moi aussi j'aime les toits. J'ai contemplé assidûment ceux de Besançon, très beaux, lorsque j'étais à "l'Ecole Normale c.à d. Fort Griffon. Cela adoucissait ma vie dans cette école de la norme.<br /> J'ai aimé ceux de Paris. Juchée sur les toits d'un 5ième étage d'un immeuble du 7ième ,je photographiais d'autres toits. A Tokyo, moi-même, j'ai regardé, ébahie, du haut d'un 47ième, les leçons d'une auto-école sur un sommet plat d'un 12ième,et tout en bas au ras du sol, quelques toits en céramique bleue, mes préférés au Japon.<br /> Voir sans le souci d'être vu. Voir en toi(ts), voir en soi.
quatre vingt dix jours
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